JAKARTA (THE JAKARTA POST/ASIA NEWS NETWORK) – Cela fait plus de huit mois que les autorités militaires du Myanmar ont pris le pouvoir. Depuis, le pays est en ébullition.
Plus de 1 100 personnes ont été tuées et plus de 200 000 ont été déplacées à l’intérieur du pays ou ont traversé les frontières vers les pays voisins.
L’économie est en chute libre et les Nations unies estiment que plus de la moitié de la population pourrait passer sous le seuil de pauvreté d’ici 2022. La pandémie de Covid-19 a encore ravagé le pays. Le Myanmar d’aujourd’hui est déjà considéré par beaucoup comme un État défaillant.
Le gouvernement d’union nationale (NUG) formé de représentants et de partisans de l’ancien gouvernement élu a déclaré une “guerre défensive populaire” contre la junte. Quelque 200 milices seraient actives à travers le pays, dont un certain nombre prônant des ambitions séparatistes dans un pays connu pour ses tendances scissipares.
Le sort des Rohingyas, si important à l’ordre du jour de la communauté internationale avant le coup d’État, a été éclipsé par la crise plus large.
Ce qui est clair, c’est que de nombreux habitants du Myanmar, ayant goûté aux droits et libertés démocratiques, ne sont pas disposés à se soumettre à des dirigeants militaires non élus.
Il est également évident que le piétinement de la démocratie dans le pays et ses répercussions régionales préoccupent sérieusement l’Asean, qui a tenu un sommet extraordinaire à Jakarta le 24 avril de cette année. Le sommet est arrivé à un consensus en cinq points, auquel le chef du régime militaire était lui-même partie.
Les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN ont maintenant décidé que, compte tenu de l’absence de progrès dans la mise en œuvre de ce consensus et du manque de coopération des autorités de Yangon, l’organisation exclura le chef de la junte de la participation au prochain sommet de l’ASEAN.
Nous avons pris note de l’annonce par le régime militaire, le 18 octobre, de la libération de quelque 5 000 détenus. Bien qu’il s’agisse d’une évolution bienvenue, d’éminents prisonniers politiques restent derrière les barreaux et cette action ne soulage pas suffisamment les préoccupations du peuple du Myanmar et de la communauté internationale.
Nous, à la Global Leadership Foundation, croyons fermement que la démocratie représentative, les droits humains fondamentaux et l’état de droit doivent être rétablis sans plus tarder pour le peuple du Myanmar.
À cette fin, nous demandons instamment que toutes les personnes injustement détenues par la junte militaire soient libérées et qu’il soit mis fin immédiatement à la violence contre les civils non armés.
Nous sommes fermement convaincus que le consensus en cinq points de l’ASEAN offre la seule voie vers une résolution pacifique de la crise. Nous appelons les autorités de Yangon à coopérer pleinement avec l’envoyé spécial de l’ASEAN à cet égard, notamment en permettant l’accès à toutes les parties prenantes du pays. En tant qu’État membre de l’Asean et partie au consensus en cinq points, le Myanmar doit à l’organisation régionale de ne pas faire moins.
Nous demandons instamment à la communauté internationale d’appuyer collectivement les efforts déployés par l’ASEAN pour trouver une issue négociée à l’impasse actuelle. Nous appelons les gouvernements de la Chine et des États-Unis en particulier à travailler ensemble pour faire peser leur influence considérable sur la situation.
Il est utile que les gouvernements des deux pays aient exprimé publiquement leur soutien à l’initiative de l’ASEAN et aient appelé à un large dialogue politique au Myanmar pour provoquer une transformation démocratique.
L’angoisse persistante du peuple du Myanmar est une tache sur la conscience de la communauté internationale et doit cesser par les moyens les plus rapides.
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